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Coro-confinement: que faire de toi ?

Le guide du routard de l’aventure intérieure

Cela fait maintenant 6 semaines… Bravo vous l’avez fait ! Encore 2 (au moins officiellement) à tenir.

Accepterez-vous l’invitation qui vous est faîte de vous lancer dans la plus belle de toutes? Celle qui vous donnera le courage de vous lancer dans toutes les autres dont vous rêvez ? l’Aventure Intérieure… Au Pays Intérieur se trouve un trésor. Saurez-vous le trouver ?

J’ai moi-même entrepris ce voyage. Et je vous propose de vous exposer ici quelques moyens de transports que vous aurez à disposition, ainsi que les plus beaux lieux à voir… Laissez-moi être le guide du routard de votre voyage intérieur.

Mais avant de commencer, un petit aparté: tous les êtres humains de ce pays ne vivent pas le même confinement.. Certains continuent à travailler (parfois dur), à l’extérieur ou à l’intérieur. D’autres doivent s’occuper de leurs enfants et n’ont jamais été aussi occupés. Merci à eux. Ce guide s’adresse bien sûr à l’humble voyageur qui ne pouvant aller au front et trouvant le temps de s’ennuyer, décidera de saisir l’extraordinaire opportunité de se lancer dans l’exploration de lui-même. Ce qui en fera à son tour le plus courageux, bien qu’humblement discret, des guerriers. Car oui il existe une autre façon de changer le monde. Une et une seule de le changer profondément en fait: changer soi-même.

« Soyez le changement que vous voulez voir dans ce monde ». C’est Ghandi qui la dit !

Alors c’est parti !

I/ Comment se rendre au Pays Intérieur

Le « pays intérieur » est difficile d’accès. Il vous faudra vous armer non pas de dextérité (vos harnais d’escalade ne vous seront d’aucun secours), ni même de patience (48 heures de vol ne suffiront pas à vous emmener à bon port).. Non car en fait le Pays Intérieur est juste là, tout près. Si près que vous pouvez y accéder en une seconde, quand vous voulez. Et oui, il est comme son nom l’indique, en vous ! Le seul problème c’est qu’il est.. bien caché. Vous savez, c’est comme le quai 9 ¾ qu’Harry Potter doit trouver à la gare de King’s Cross pour embarquer à bord du Poudlard Express et se rendre à l’Ecole des Sorciers où il découvrira et apprendra à maîtriser les incroyables pouvoirs qui se trouvent en lui.

Tout comme Harry a reçu sa lettre d’invitation à Poudlard, vous avez en votre possession depuis le 17 mars votre visa d’autorisation pour le Pays Intérieur. Tout comme Harry, vous n’avez pas eu besoin de le demander : en tant que citoyen responsable, vous l’avez reçu automatiquement du bureau du confinement intérieur. Vous voilà donc comme Harry entre les quais 9 et 10, à chercher le mystérieux quai 9 ¾ sensé vous mener vers le Pays Intérieur.. Mais comment faire ?.. Comment trouver ce quai qui semble défier la logique…

 

Si vous suivez les merveilleuses aventures de Harry Potter, vous découvrirez que le quai 9 ¾ est en fait dissimulé entre les quais 9 et 10 et que pour l’atteindre il faut foncer dans un épais mur de briques (oui, si vous êtes un sorcier, vous traverserez le mur et vous retrouverez quai 9 ¾ et non pas écrasé comme un moucheron sur un pare-brise) Alors… votre épais murs de briques à vous, c’est quoi ? Qu’est-ce qui cache l’accès à votre pays intérieur ? Et comment devenir vous aussi un passe-muraille ?

I.1/ Identifier le mur de briques

Avant le confinement, que faisiez-vous de vos journées? Vous adapterez pour vous-même mais ça ressemblait probablement à peu près à ça : vous vous leviez et vous vous « prépariez », peut-être prépariez-vous aussi vos enfants et.. le tourbillon de la journée avait déjà commencé. Les déposer à l’école, aller au travail (plonger dans vos mails, Facebook et Instagram pendant le trajet), travailler (tard…), passer les récupérer à la garderie (ben oui, vous finissiez trop tard pour aller à la sortie de l’école), faire à manger, manger, faire la vaisselle, coucher les enfants et peut-être, enfin, se détendre en plongeant dans un film ou un roman. Et puis si vous n’avez pas d’enfants ou arriviez à dégager quelques espaces dans votre agenda, vous alliez boire un verre avec les copains, entretenir votre corps et votre santé au yoga. Et le week-end ? Shopping, sorties (l’amitié c’est comme l’amour, ça s’entretient), ménage.. Un petit temps libre ? Ouf, vous pouviez enfin approfondir vos recherches pour manger plus sainement, ou préparer votre prochain week-end à la montagne. Et voilà, le week-end avait filé.. Il ne manquait plus que pour les vacances vous choisissiez une contrée inconnue où courir de musées en paysages.. Et la boucle était bouclée. La ligne du temps était remplie, bondée comme un vol Air France en plein confinement (allez comprendre). Et si vous envisagiez de faire une pause, votre mental s’empressait de vous rappeler que « c’est pas bien de rien faire ».. Vous pouviez compter sur lui, il a toujours eu un tas d’excuses en stock : vous avez ça à faire, qui est HYPER important, votre téléphone a vibré, vous devez regarder MAINTENANT, tiens ça fait longtemps que vous n’avez pas pris de nouvelles d’untel, et si vous aussi vous frimiez sur Instagram en postant votre dernier repas ?, comme ça en plus après vous pourrez passer votre temps à vérifier votre nombre de likes…

Bref, une perpétuelle agitation mentale vous occupait. Et bien ça mes chers aspirants voyageurs de l’être, c’était VOTRE mur en briques. C’est comme être au théâtre et avoir un grand avec une épaisse chevelure (ok, une grosse touffe) juste devant vous, vous voyez le tableau ? Votre agitation mentale masquait le soi comme la trop épaisse chevelure (la grosse touffe) masque la scène.

C’est alors qu’une chose extraordinaire et totalement inattendue est arrivée : le confinement. Et avec lui l’effondrement du mur de briques (la fin de vos (pré)occupations perpétuelles quotidiennes). Alors, une chose encore plus extraordinaire se passa : beaucoup commencèrent à… s’ennuyer ! Et à s’en plaindre… Au bout d’à peine 3 jours de confinement, les références à l’ennui et les moyens de le contrer pullulaient sur internet. Quel étrange phénomène.. Ce qui était un cadeau fut reçu comme une malédiction… Car oui, en vérité je vous le dis (Jean 6,47 et 5, 24 et 8, 58 aussi et un peu partout dans les évangiles en fait..), la porte vers votre monde intérieur, le sésame, la clé c’est… l’ennui ! Ennuyez-vous mes amis ! Ennuyez-vous autant que possible car c’est là la première étape de votre fascinant voyage vers le monde intérieur…

I.2/ Sauter dans la foi : Foncer dans le mur

Oui mais voilà.. Il n’est pas si facile de s’ennuyer dans ce monde… Le mental est plein de ressources, et le monde moderne aussi ! Il a vite fait de vous créer un nouveau mur en brique. Encore plus rapide que les chinois pour construire un hôpital… C’est dire ! Il peut par exemple vous proposer de passer des heures devant l’intégrale de Stranger Things, suivie de celle de Games of Thrones.. Puis quand les personnages de séries ne suffiront plus à combler votre besoin de compagnie, organiser un Whats’Apéro, errer sur Facebook et Instagram, grignoter (oui, remplacer une nourriture par une autre, le mental saura vous faire croire que ça marche). Et puis c’est vrai qu’en profiter pour trier vos papiers ne serait pas du luxe. Et le ménage, on en parle ?..

Mais si vous voulez atteindre le Pays Intérieur, tel sera votre défi : accepter de vous ennuyer. Vous devrez résister à toutes les tentations : éteindre la télé, éloigner votre téléphone, lâcher votre roman, ne pas essayer de vous disputer avec votre conjoint ou votre colloc (ne niez pas, je sais que vous y avez pensé…), ne pas acheter par correspondance, ranger votre balais au placard, laisser tranquille la miette de pain qui traîne sur le plan de travail, laisser votre corps tranquille (votre Summer Body a-t-il vraiment besoin de 3 heures de sport quotidiennes ?…) Alors, en tout dernier recours n’ayant plus aucun point d’accroche à l’extérieur et refusant désespérément de s’éteindre, votre mental se tournera vers l’intérieur. Et cela voyez-vous, est votre acte de foi. Tout comme Harry fonce tête la première dans un mur de brique, saurez-vous faire le grand saut intérieur ? Pouvez-vous croire qu’à l’intérieur de vous se trouve quelque chose digne d’intérêt ? Si oui, continuons le voyage ensemble…

II/ Principaux points d’intérêt  du Pays Intérieur : Explorer le soi

Juste un détail : avant d’embarquer, je vous recommande, comme tout bon explorateur, de mettre un journal de bord dans votre valise pour y consigner vos aventures et vos impressions.

II.1/ E-motions City

Lorsque vous aurez passé votre mur de briques, vous embarquerez à bord de l’express pour le Pays Intérieur et descendrez à la première station : E-motions City. L’une des attractions principales de la ville est la fête foraine. Là-bas se trouvent les très connues Montagnes Russes des Emotions. Profitez de votre voyage pour passer par là. Vos émotions sont une étape obligatoire et probablement la première étape pour aller plus loin dans la connexion à vous-même et trouver les premiers indices vous menant au trésor dont je vous ai parlé… C’est très facile, achetez votre ticket, asseyez-vous et fermez les yeux. Tout ce qui vous reste à faire, c’est sentir. Sentir ce qui se passe en vous, comment votre souffle circule. Sentir quoi qu’il arrive. Ne rien rejeter, ne rien enfouir.. Laissez remonter tout ce qui remonte. Aussi terrifiant cela puisse-t-il être. Tout explorateur se doit d’être courageux.. Posez-vous la question : est-ce que vous faîtes ça le reste de l’année ? Est-ce que, lorsque vous êtes pris dans le tourbillon de vos activités, vous vous autorisez à ressentir ? Si vous vous autorisiez à ressentir, quelle serait l’émotion dominante ? Remarquez-vous comme on se sent vivant quand on ressent ? N’est-ce pas exaltant ? Ça dépend me direz-vous.. de ce qu’on ressent. C’est pourquoi, pour continuer votre aventure, vous aurez besoin d’apprendre à gérer vos émotions. Pour cela, rendez vous à quelques kilomètres de là : aux falaises du lâcher-prise.

II.2/ Le saut à l’élastique dans les falaises du lâcher-prise

Les falaises du lâcher prise sont l’étape nécessaire pour vous rendre sur les plus beaux sites du Pays Intérieur, qui sont tous au niveau de la mer. Arrivé en haut des falaises, vous pourrez accéder aux plages en faisant un saut dans le vide. Parmi les émotions que le confinement a suscité en vous, peut-être aurez-vous identifié de l’anxiété, de la colère.. C’est normal. Plusieurs choses vous ont été retirées soudainement et sans que vous l’ayez choisi. L’avenir est totalement incertain. Quand reprendra-t-on ? Dans quelles conditions ? La plupart d’entre nous vivent depuis la naissance dans une illusion de contrôle et d’immuabilité de leur situation. Il est très choquant d’être soudain confronté à un tel bouleversement. La réaction naturelle peut être de résister… Ou de rester « bloqué », comme paralysé par l’anxiété. La peur et la colère ont ce rôle -utile- de vous permettre de résister, de lutter quand c’est nécessaire. Mais dans la situation actuelle, soyons clairs, la résistance consiste en la passivité : restez chez vous on a dit ! Et détendez-vous… Ne vous sentez pas obligé d’être utiles. En d’autres termes, acceptez de ne rien faire. Le non agir est parfois la posture la plus utile. Et le cheminement intérieur, l’élévation de sa propre conscience sont même les actes les plus utiles à la société que vous pouvez faire à mon avis. Si vous acceptez d’adopter cette posture, vous pourrez continuer votre voyage en explorant la grotte du désir, juste aux pieds des falaises.

II.2/ La grotte du désir : identifier vos véritables moteurs

Ici, vous pourrez prendre le temps de faire le point sur votre vie : ce qui lui donne un sens, ce qui vous motive, vous procure de la joie. Plutôt que de vous « occuper », si vous réfléchissiez à ce qui vous ferait vraiment vibrer… Une bonne façon est de vous interroger sur ce qui vous faisait vibrer quand vous étiez enfant. Ce pour quoi vous étiez doué. Maintenant que vous avez du temps, à quoi seriez-vous le plus heureux de l’occuper ? Promenez-vous lentement dans la grotte, observez tous les recoins, et en bon explorateur, consignez vos observations.

II.3/ L’île de la créativité

En sortant de la grotte, prenez le temps d’observer le magnifique paysage qui s’offre à vous. Au loin, apercevez-vous l’île de la créativité ? C’est le point d’intérêt majeur du pays intérieur. Ici se trouve votre trésor : ce que vous seul pouvez créer. Peut-être une simple œuvre, une recette d’un soir… Ou peut-être toute une vie. Une vie de pure authenticité.  Cette île n’est accessible qu’à la nage.. Vous n’aurez d’autre choix que de plonger… En d’autres termes, vous jeter à l’eau !  Lorsque vous l’atteindrez, prenez vos stylos, vos pinceaux, votre ordinateur, votre piano.. bref prenez ce que vous voulez, ce qui vous attire le plus, mais faîtes quelque chose qui sort entièrement de votre imagination. Si vous faîtes une recette, ne la copiez pas dans un livre. Elaborez-la. Si vous écrivez, écrivez sans filtre, sans imiter un style, sans vous contraindre à un objectif précis. Laissez juste le flow sortir. Peut-être préfèrerez-vous entreprendre de recréer votre vie entière. Imaginer comment vous pourriez concilier vos désirs et vos besoins d’une nouvelle façon? En étant visionnaire et responsable, votre vie entière sera une création. Inimitable. Ou plutôt une co-création. Entre vos désirs, vos actions et les circonstances. C’est ça le trésor qui vous attend dans le pays imaginaire : une vie unique. Comprendre et mettre en pratique cela ne s’obtient qu’à l’issue d’une longue nage dans l’océan intérieur. Affronter vos monstres marins intérieurs vous devrez. Mais le trésor est inestimable…

 

III/ Retour en hélicoptère : prenez de la hauteur et identifiez l’essentiel

 

Le meilleur moyen de quitter le monde intérieur est de prendre un hélicoptère à l’aérodrome de l’île de la créativité. Avez-vous entendu parler des géoglyphes de Nazca ? Ce sont des sillons creusés dans la terre qui représentent des figures : lézard, singe, symbole…etc Mais ils sont tellement énormes qu’ils ne sont visibles que du ciel. Il faut prendre un hélico pour les voir.. Et bien votre vie cache les mêmes trésors. Parfois, les choses sont tellement énormes et nous avons tellement la tête dans le guidon que nous ne voyons rien. Mais dès que nous prenons de la hauteur, nous voyons les choses nous apparaître … Avant de revenir dans le tourbillon du quotidien, si vous le regardiez d’en haut ? En vous éjectant soudainement de votre train-train quotidien, le confinement a créé la configuration idéale pour prendre du recul. Profitez-en pour identifier ce qui a de l’importance pour vous. Faîtes le bilan de tout ce que le confinement vous a pris -même temporairement-, mais aussi de tout ce qu’il vous a apporté. Qu’est-ce qui vous manque le plus ? Pourquoi ? Est-ce que ça vous manque vraiment au fond ? Quels  aspects de la situation vous plaisent ? Peut-être qu’il y a des choses que vous êtes pressés de retrouver et d’autres pour lesquelles c’est tout le contraire.. Peut-être serez-vous surpris de constater que ce à quoi vous êtes le plus attaché n’est pas ce que vous croyiez ? Peut-être découvrirez-vous avec surprise que, contre toute attente, vous aimez particulièrement faire ceci ou cela… Peut-être aurez-vous revu vos priorités ? A l’issue de cette réflexion, rappelez-vous bien une chose : changer les choses est entre vos mains. Vous n’êtes pas obligé de retourner dans votre train train quotidien. Si vous preniez les deux semaines qui vous restent pour établir votre plan d’action pour recentrer votre vie autour de ce que vous avez identifié comme essentiel ? J’ai dit un plan d’action : concret ! Pas une simple réflexion.. C’est en votre pouvoir de passer à l’action…

 

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